23 octobre 2012

L'attentat

L'attentat

Scénario : Loïc Dauvillier, d'après le roman de Yasmina Khadra
Dessin : Glen Chapron
Genre : Roman graphique

Edité chez Glénat en Septembre 2012

Amine Jaafari est chirurgien à Tel Aviv. Il vit avec son épouse Sihem. Un jour, alors qu'il déjeune, la ville est secouée par un attentat. 19 morts. L'hôpital tourne à plein régime pour sauver les blessés. Après de nombreuses heures de permanence, Amine rentre chez lui espérant y rejoindre sa femme, laquelle finalement n'est pas là. En pleine nuit, il est réveillé par un appel de son ami Naveed qui le prie de revenir à l'hôpital de toute urgence. Arrivé sur place, on l'informe que l'on a retrouvé un corps déchiqueté et que l'on a besoin de son aide pour l'identification. C'est alors que son monde s'effondre : Sihem est morte. Pire encore, on l'informe que sa femme était la kamikaze qui a causé la mort de tous ces innocents.

Amine est brisé. Il ne peut pas croire, ne veut pas croire cela. Il décide alors de découvrir par lui-même ce qui a poussé sa femme à tout lâcher et accomplir cet acte meurtrier. Et surtout comprendre comment elle a pu lui cacher sa double vie. Par de multiples voyages en terre palestinienne, Amine finira par rencontrer des chefs de guerre, des djihadistes, et des hommes et des femmes déterminés à tout sacrifier pour défendre leur cause. Il frôlera également la mort à plusieurs reprises. Il finira par avoir les réponses à ces questions, mais peut-être trop tard.

Ce roman graphique colle avec l'actualité et le conflit entre la Palestine et Israël, et plus particulièrement la colonisation par Israël des terres palestiniennes. Il décrit la situation précaire dans laquelle vit tout un peuple prêt à se sacrifier pour faire entendre son message aux dirigeants israéliens. D'un côté, il y a des enfants et des hommes armés de pierres et de l'autre une armée surentraînée équipée de drones, de chars d’assaut et d'armes sophistiquées. Sacré contraste. Et pourtant, la communauté internationale n'intervient pas pour condamner cette colonisation. Alors comme arme ultime, il y a l'attentat suicide.

Cette BD est adaptée du best-seller de Yasmina Khadra, vendu à plus de 600'000 exemplaires. La lecture soulève de nombreuses questions auxquelles les auteurs se gardent de fournir des réponses. Nous sommes tantôt exaspérés par l'attitude des uns, et en même temps écœurés des actions des autres. Il est difficile de choisir un camp, car personne n'est meilleur les autres. On ne peut pas rester indifférent après avoir lu ce roman graphique, mais chacun en tirera sa propre morale.

Personnellement, je condamne l'attitude d'Israël qui réplique aux jets de pierre par des tirs à balles réelles. Selon moi, on ne peut pas agir comme cela en toute impunité et tôt ou tard ils récolteront ce qu'ils ont semés. Cependant, l'attitude des uns comme des autres est condamnable, car aucun ne fait de réels efforts pour sortir de cette situation et ils sont rentrés dans la spirale de la violence. Malheureusement, on ne peut pas la stopper facilement. Et pourtant, tout le monde sait bien que la violence ne résous n'apporte pas de solution aux problèmes. Pour le bien de ces deux peuples, j'espère que les dirigeants finiront par se réunir autour d'une table et déposer les armes pour de bons. L'Europe a connu sa décolonisation des territoires africains, à Israël de connaître la sienne.

Synopsis :
Amine Jaafari, arabe et israélien, est un chirurgien reconnu à Tel Aviv où il vit avec son épouse. Un jour, après un attentat meurtrier, la police israélienne l'informe que la kamikaze est… sa femme. Brisé par cette révélation, Amine décide d'aller à la rencontre de ceux qui l'ont poussée à commettre le pire. À la recherche de la vérité, il va devoir se confronter à une réalité qu’il a refusée de voir, lui, l’Arabe si bien intégré du bon côté du mur.

source: éditeur

10 octobre 2012

Daytripper, au jour le jour

Daytripper : au jour le jour

Scénario : Fabio Moon
Dessin : Gabriel Bà
Genre : Polar

Edité en Avril 2012 chez Urban Comics

Apprendre à aimer la vie au travers de la mort. On vous l'a peut-être déjà dit une fois : tu sais, on ne peut pas prévoir ce qui arrivera demain, alors pose-toi pas de questions et fonce. Ou encore : tu sais, la vie est trop courte, tu peux très bien mourir au coin de la rue écrasé par une voiture ou dans un magasin foudroyé par une crise cardiaque. Ces conseils avisés prennent tout leur sens dans ce comic.

Bras de Oliva Domingos est chroniqueur dans un journal brésilien et s'occupe de rédiger les articles nécrologiques. Parallèlement, il est romancier, comme son père. Chaque chapitre nous raconte une étape importante de sa vie, et surtout chaque chapitre se termine par la mort du personnage. Et nous pouvons alors lire sa nécrologie telle qu'elle aurait due être écrite à ce moment précis de sa vie, comme un résumé de son existence et de l'empreinte qu'il aura laissé dans le cœur des gens.

Le récit est très bien ficelé, et le début de chaque chapitre continue l'histoire là où elle s'était arrêtée tragiquement dans la partie précédente. Au début, c'est un peu surprenant, puis on rentre dans l'histoire et on finit par comprendre que la mort marque l'importance de tel événement sur la vie du personnage. Et c'est alors que l'on commence à se dire qu'en effet, un accident, si bête soit-il, peut arriver à tout moment et à se demander quelle image les gens garderont de nous. Mais surtout, la question principale que l'on se pose est de savoir si on est heureux de la vie que l'on mène, ou s'il ne faut pas arrêter de trop réfléchir et de plus profiter des joies de la vie et de l'amour. On se croit invulnérable quand on est dans la force de l'âge, et on ne se rend pas toujours compte à quelle vitesse l'on vieillit. Aurons-nous alors des regrets quand notre heure aura sonné ou serons-nous en paix? Cela dépend des choix que l'on fait maintenant.

Ce récit est une ode à la vie, une invitation au Carpe Diem tel que nous le décrit Ronsard dans ses poèmes. Et surtout, il est un bon remède contre la procrastination, cette fameuse (ou fâcheuse) manie que l'on a de toujours remettre les choses au lendemain. Ici on apprend que peut-être, demain, on ne pourra pas le faire, alors relevons les manches et affrontons nos démons.

Bonne lecture!

Synopsis : 
Les mille et une vies d’un aspirant écrivain… et ses mille et une morts. Brás de Oliva Domingos, fils du célèbre écrivain brésilien, passe ses journées à chroniquer les morts de ses contemporains pour le grand quotidien de Sao Paulo… et ses nuits à rêver que sa vie commence enfin. Mais remarque-t-on seulement le jour où notre vie commence vraiment ? Cela commence-t-il à 21 ans, lorsque l’on rencontre la fille de ses rêves ? Ou au crépuscule de sa vie… (#1-10)

source: éditeur