15 août 2012

Trolls de Troy - Tome 16

Poils de Trolls

Série : Trolls de Troy
Scénario : Christophe Arleston
Dessin : Jean-Louis Mourier
Genre : Heroic-fantasy

Edité chez Soleil Productions en Juin 2012

Des Trolls au pays des Schtroumpfs, tel pourrait être résumé cette aventure...

J'ai toujours été fan de la série Trolls de Troy. Bien sûr, c'est un peu sanglant, mais après tout c'est normal, on parle quand-même de terribles trolls qui rendent la vie dure aux habitants d'Eckmül, et principalement au vénérable Fuquatou, le grand sage. Mais ce qui m'a toujours plu, c'est l'esprit léger de la série, et la drôlerie de ces boules de poils affamées qui ont un estomac à la place du cerveau.

Cependant, depuis quelques tomes, je trouve que la magie marche moins bien. Les aventures se déroulent sur deux tomes, et elles traînent un peu en longueur. Des gags, oui, il y en a, mais ils se répètent. Peut-être les auteurs n'ont plus autant de temps de peaufiner leurs albums, puisqu'ils sortent un nouveau tome par année (voir parfois par 6-8 mois), mais qu'en plus à côté ils travaillent sur tout l'univers de Troy, avec Lanfeust, Cixi, les Gnomes, ... Et aussi le Lanfeust Magazine, d'où proviennent de nombreux gags présents dans les derniers albums des Trolls. De plus, il me semble que le premier tome de chaque diptyque est toujours meilleurs que celui qui clôt l'histoire, comme s'il fallait attirer le lecteur avec le premier tome, pour l'obliger à acheter le second...

Ah, le commerce. Finalement, c'est bien cela qu'il y a derrière. Les bd's sont faites pour être lues et achetées, pas pour rester sur les étals des libraires. Mais pour pas que la série perde tout intérêt, il serait bien que les auteurs pensent à retravailler leur scénario et à retrouver un second souffle. Mais comme toujours, à la sortie du prochain tome, je me dépêcherai de me rendre chez mon libraire pour découvrir les nouvelles aventures, car ces trolls demeurent attachants, et que la lecture reste toujours un moment de détente.

On retrouve quand-même toujours les petits clins d'oeil des auteurs liés aux faits divers, la bêtise de ces trolls pour qui la réflexion est une véritable épreuve, la gaieté et la joie de vivre de ce petit peuple qui trône au sommet de la chaine alimentaire, et les scènes de violence qui, sous le crayon de Mourier, nous font éclater de rire, comme celle où la horde de mini-trolls s'en va dévorer le méchant pour libérer Teträm et Pröfy de leur enchantement. Tout se règle par l'estomac, comme toujours...

Pour un petit moment de détente, je vous conseille de lire cette aventure, mais n'en attendez pas trop tout de même. Le scénario laisse à désirer, mais le dessin est au rendez-vous et on replonge bien volontiers dans la forêt de Phalompe pour dévorer dragons, pétaures ou autres sfroumtchs (ou quelque chose comme ça...).

Synopsis :
Souvenez-vous... les trolls sont devenus tout petits ! Ou plutôt, c’est le reste du monde qui est devenu géant. Pour que les choses rentrent dans l’ordre, nos amis doivent bénéficier du pouvoir des frères Zip. Ceux-là même qui, accidentellement, les avaient rapetissés. Aidés de Trolanne, Waha, Pröfy, Teträm et Roken partent à la poursuite des frères marchands, en route vers le conservatoire d’ Eckmül, livrer le globe de respiration, le précieux souffle du Magohamot. Mais le fragile globe de verre attise bien des convoitises...
source: éditeur

13 août 2012

Holmes (1854 / 1891?) - Livre III

L'ombre du doute

Série : Holmes (1854 - 1891?)
Scénario : Luc Brunschwig
Dessin : Cecil
Genre : Polar / Thriller

Edité chez Futuropolis en Juin 2012

Un univers graphique très sombre. Ambiance propice au polar, avec la pluie pour nous rappeler que nous sommes en Angleterre. Un homme se retrouve seul dans une ruelle lugubre, en proie à ses propres doutes et questionnements. Il vient de voir son ami, Sherlock Holmes, dans un cercueil, étendu, calme, mort. Cet homme n'est autre que le docteur John Watson, fidèle assistant du grand détective et certainement son seul ami. Pour accepter cette mort étrange, il a besoin de comprendre les circonstances dans lesquelles elle est survenue. Besoin de comprendre aussi pourquoi tant de haine entre Moriarty et Holmes, au point d'en arriver à l'ultime confrontation. Besoin de comprendre enfin qui était réellement Sherlock et dans quelle atmosphère familiale celui-ci a grandi.

L'ombre du doute est le troisième tome de cette série qui retrace l'enquête de Watson sur la mort de Sherlock Holmes. J'ai pris cette série en plein vol, et ce n'est peut-être pas la meilleure façon de faire. Le récit est intéressant et le décor de la fin du XIXème siècle est, je trouve, très bien représenté sous le crayon de Cecil. Mais le récit entremêle le voyage de Watson avec son épouse en France, la quête d'information de Wiggins sur une certaine Gloria Dumbley, et les rêveries de Watson remplies de doute sur l'avancée de ses travaux. Au bout d'un moment, on ne se situe plus très bien. Et pour peu que l'on ne connaisse pas bien l'univers de Sherlock Holmes, on ne sait pas trop qui sont les personnages et ce qu'ils font. Peut-être qu'en prenant l'histoire depuis le début, ces informations deviennent plus claires.

C'est pourquoi je m'abstiendrai de toute critique avant d'avoir pu lire les livres I et II de cette série, et je donnerai ultérieurement mon impression de lecture sur la série.
Toutefois, rien que pour la qualité du dessin, le soin du détail, les nuances et l'ambiance "polar" qui se dégage de la lecture, je trouve que L'ombre du doute vaut la peine d'être lu. Il me faut trouver rapidement les deux premiers tomes pour pouvoir apprécier pleinement le côté scénario.

Bonne lecture!

Synopsis : 
4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît en Suisse aux Chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty. Pour Mycroft, son frère, la mort de Holmes est le suicide déguisé d’un homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue. Malgré les preuves apportées, le docteur Watson se refuse à croire cette version des faits. Il se lance à travers toute l’Europe dans une incroyable enquête qui va tout lui révéler de l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille. Alors que Watson se rend à Pau, où la famille Holmes possède une maison, pour tenter de rencontrer des gens qui ont bien connu Sherlock quand il était jeune, Wiggins part à la rencontre d'un médecin dont le passé est lié au père de Holmes. Il se retrouve alors au coeur d'une manifestation qui va dégénérer en émeute et qui a pour cible… le docteur qu'il recherche … 
Source : éditeur

09 août 2012

La peau de l'ours

La peau de l'ours

Série : One Shot
Scénario : Zidrou
Dessin : Oriol
Genre : Roman graphique

Edité chez Dargaud en Juin 2012

Bienvenue à Lipari, petit village de Sicile baignant dans le doux climat méditerranéen. La scène s'ouvre sur le jeune Amadeo refusant les avances de la farouche Silvana afin de se rendre chez le vieux Don Palermo pour lui lire l'horoscope quotidien. Apparemment, cet étrange personnage attend que le journal lui annonce le grand amour. Mais comment un vieil homme aveugle et impotent peut-il espérer l'Amour?

A chaque visite d'Amadeo chez Don Palermo, le vieillard livre une parcelle de son histoire. Il explique sa vie de forain aux Etats-Unis, puis son entrée au service de Don Pomodoro, un mafieux local, enfin sa rencontre avec Mietta la fille de ce dernier. On vit la montée de la violence au fil des histoires, laquelle contraste avec les scènes de douceurs dans la salle de bain où se retrouve Mietta et Teofilio. Mais le bonheur n'est pas éternel, et les amants vont être découverts et châtiés. Et depuis, Teofilio attend de retrouver sa douce Mietta.

L'histoire nous révèle la lâcheté d'un jeune homme qui s'était fait la promesse de venger son compagnon de toujours, l'ours Roosevelt, abattu froidement par Don Pomodoro. Il commence par fermer les yeux afin de se rapprocher de cet homme méprisable, puis accepte de participer à la violence, allant jusqu'à tuer un homme pour satisfaire son "patron".

Teofilio est un lâche, et on découvre que la lâcheté est intemporelle et qu'elle traverse les âges. Et que le dénouement le plus courant en est la trahison. On oublie son courage et son honneur pour se vendre au plus offrant et satisfaire sa cupidité au dépend  de sa vengeance. C'est bien de cela qu'il s'agit ici, de la lâcheté de Don Palermo qui en souffrira sa vie durant et s'accrochera à un rêve de jeunesse pour survivre et pouvoir être pardonné par l'amour de sa vie.

Les auteurs nous offrent une jolie histoire sur le thème de la mafia. On évolue entre le petit village sicilien et l'univers sombre de Stonefield, Eastside, USA, où la pègre y règne et se partage la ville en cinq parts. Le dessin est assez simple, presque caricatural, avec des personnages au visage triangulaire ou rectangulaire, et un tube de longueur variable en guise de nez. Un peu comme dans Lucky Luke, si vous voyez ce que je veux dire. Mais cette simplicité contraste et renforce le thème choisi par les auteurs, car derrière les traits d'Oriol se dissimule bel et bien toute la réalité du monde mafieux, qui, elle, est bien moins drôle : exécution aléatoire, règlement de compte, sexe, alcool, et sang. Beaucoup de sang.

La Mafia a beaucoup fasciné, et beaucoup inspiré. Beaucoup rêvait d'être Al Capone, et les films de mafieux sont connus de tous. Mais si celle-ci a beaucoup été tournée en dérision au cours des années, il n'en reste pas moins que pour les contemporains des années 30, la réalité était tout autre. Et la peur dominait les esprits. C'est un peu cela que les auteurs montrent dans ce roman graphique : la peur mène à la lâcheté, et à l'omertà, la loi du silence. C'est pourquoi la Mafia peut agir et tuer en toute impunité, car personne ne parle, par peur des représailles.

Ne vous laissez pas surprendre : ce livre comporte certaines scènes violentes, voire choquantes. Mais l'histoire demeure plaisante, et surprenante. J'ai eu beaucoup de plaisir à la lire et je n'arrivais pas à décrocher. Je voulais connaître la suite, et savoir comment tout cela allait aboutir. Le scénario est bien ficelé, car il suscite l'envie d'en savoir plus. A vous de découvrir cet univers à présent.

Bonne lecture!

Synopsis :  
Amadeo a pour devoir quotidien de lire à un vieil homme son horoscope. Il est loin d'imaginer que cet aveugle, canne à la main, a été montreur d'ours aux États-Unis, puis assistant d'un chef mafieux ! Une histoire d'amour, de vengeance, de lâcheté...
source: éditeur